L’ANS organise une expérimentation sur Mon espace santé avec 56 ESMS pilotes et en partenariat avec les éditeurs du secteur dont Airmes. Objectif : identifier les parcours permettant de déployer des cas d’usages autour de Mon espace santé. Les ESMS pilotes vont tester les outils, alimenter et consulter le DMP de l’usager et développer l’usage de la messagerie sécurisée. Airmes accompagne deux ESMS dans cette expérimentation. Zoom.

Mon espace santé, c’est quoi ?

Mon espace santé est pensé comme un Carnet de santé numérique sécurisé. Toutes les informations de santé du patient sont ainsi stockées et disponibles en un seul et même endroit sécurisé, ce qui permettra de simplifier le parcours de la personne accompagnée. Il sera possible d’y retrouver le Dossier Médical Partagé (DMP) et les documents déposés, et que les professionnels de santé puissent communiquer avec les usagers par le biais de la messagerie sécurisée. Mon espace santé permettra également de gérer la santé des enfants à la charge des parents.

 

Les objectifs de l’expérimentation Mon espace santé

Pour les professionnels et les usagers, l’objectif est d’alimenter et de consulter le DMP de l’usager. Des moyens et des outils à mettre en place seront donc identifiés pour informer, sensibiliser les usagers et/ou leurs aidants, les professionnels à l’utilisation de Mon espace santé. Il s’agit également de développer les échanges entre le professionnel et l’usager par messagerie sécurisée afin d’aboutir à une réflexion autour de la délégation des aidants.

 

Combien d’ESMS ont été sélectionnés ?

Pour cette expérimentation, 56 ESMS ont été sélectionnés en France métropolitaine et à la Réunion, en Guadeloupe et en Guyane. Parmi eux, il est prévu que 35% des ESMS viennent du secteur Personnes âgées – soit 21 EHPAD -, 35% du secteur Personnes handicapées – soit 19 ESMS – et 30% du secteur du domicile – soit 16 ESMS.

 

Calendrier d’expérimentation

L’expérimentation a débuté en décembre 2023 et se terminera en décembre 2024. Avec un système de sélection des pilotes et des points mensuels avec les ESMS, il est prévu de produire un kit d’outils qui sera alimenté tout au long de l’expérimentation et qui servira ensuite aux autres ESMS lors de la phase de généralisation.

 

---

Zoom sur un établissement participant à l’expérimentation Mon espace Santé

Parmi les établissements partenaires, quelques-uns utilisent le logiciel de DUI Airmes, dont le CMEE de Fontcaude du groupe UGECAM. Nous avons rencontré son directeur, M. Fabien ROGER, qui a partagé avec nous les enjeux et l’organisation concrète de l’expérimentation pour son établissement. Rencontre.

• Pourquoi avez-vous décidé de participer à l’expérimentation ? 

Nous y avons vu trois enjeux : 

Nous avons été l’un des établissements pilotes pour le déploiement du DUI Airmes pour le groupe UGECAM et à ce titre, nous avions impliqué les équipes de professionnels qui se sont emparées de ce sujet dès le début. Nous avons la chance d’avoir en outre un médecin présent à 80% dans l’établissement, très proactif dans le déploiement du logiciel. Nous avons considéré assez naturellement que nous pouvions aller au-delà des fonctionnalités actuelles en nous impliquant dans ce projet national sur les services socles.

En parallèle, nous y avons vu aussi un intérêt pour sensibiliser les familles de l’établissement. En effet, nous avons considéré que nous avions vraiment un rôle à jouer pour que le déploiement de Mon espace santé soit facilité. L’ANS et la CPAM nous ont fourni des supports de communication, des outils et proposé de participer à des événements de sensibilisation afin d’informer les professionnels, les familles et les usagers. Des supports sont notamment accessibles en FALC, ce qui facilite la communication sur le projet. 

Enfin, nous collaborons avec des libéraux du secteur (orthophonistes, psychomotricien-nes, ergothérapeutes par exemple). Cette expérimentation nous permet de mobiliser ces professionnels afin que les bilans et documents associés soient rapidement consultés et disponibles pour la personne. Et à l’issue de l’expérimentation, nous souhaiterions pérenniser ce fonctionnement en mettant en place un conventionnement commun qui mentionne l’utilisation de ces outils.

 

• Comment s’organise l’expérimentation ?

Nous avons mis en place un COPIL au sein du CMEE de Fontcaude. Composé des professionnels qui participent aujourd’hui à l’expérimentation, il sera sans doute amené à s’élargir. Ce COPIL, en lien avec l’équipe MOAD habituelle au sein du groupe UGECAM, a pour mission de communiquer avec les professionnels sur les tâches réalisées, avec les familles et avec les usagers.

Nous avons également signé une convention avec l’ARS.

• Nous avons des points prévus avec l’ARS et la CPAM tous les quinze jours pour faire un état des lieux. Nous faisons le point sur ce que nous avons réalisé à date et nos objectifs à venir.

• En juin, à mi-parcours, nous aurons un premier temps fort pour dresser un premier bilan.

• En novembre, à la fin de l’expérimentation, nous aurons un second temps fort pour dresser le bilan final.

 

• Quelles sont vos obligations ?

Nous avons des cibles d’usages à atteindre dans le cadre du programme ESMS Numérique : X documents déposés dans le DMP, X envois effectués via la Messagerie Sécurisée de Santé. Bien sûr, le but est que les cibles soient atteignables en fonction de la taille des établissements et du nombre d’usagers et de professionnels. 

 

• Comment les professionnels sont-ils accompagnés dans cette expérimentation ? 

Tout d’abord, ils sont bien formés à l’utilisation du DUI Airmes à travers les formations Airmes mais aussi à travers la direction de projet au niveau du siège (ndlr : Mahmoud Boudjeltia avec qui nous avions discuté). Ensuite, nous sommes encore en train de réfléchir aux personnes que nous impliquons dans le projet. Aujourd’hui, nous avons fait le choix d’impliquer les professions médicales : médecin, IDE et secrétariat médical, responsables de service. Nous pourrons élargir progressivement les professionnels concernés en incluant par exemple les éducateurs référents, cette question est encore en débat.

---

Rédaction : Lucille Blondé ; Relecture : Sébastien Lecomte, Fabien Roger.